J’aimerais revenir sur notre congrès 2015 qui s’est tenu en Mauricie du 23 au 25 septembre. Encore cette année, nous avons eu droit à une visite terrain très intéressante et à des présentations inspirantes. Ceci sans compter le récit de l’aventurier Frédéric Dion qui a su nous faire vivre des émotions fortes et nous montrer comment la détermination et la préparation pouvaient nous permettre de surmonter les obstacles et d’atteindre nos objectifs.


La création de valeurs : plusieurs solutions possibles
Les conférenciers nous ont démontré que l’ingénieur forestier doit être l’artisan de la création de valeurs pour le secteur forestier. Les connaissances actuelles nous permettent de faire plus et mieux. Certains nous ont présenté de nouveaux outils d’analyse et d’optimisation des interventions et de scénarios sylvicoles qui nous aideront à faire des choix d’aménagement forestier éclairés. Nous avons pu constater qu’il est possible d’améliorer la valeur de notre matière ligneuse en utilisant une approche de collaboration pour gérer les bois dans un site de triage. Mais il n’y a pas qu’en forêt publique que la création de valeurs doit devenir une de nos préoccupations premières. Nous avons pu constater que les grands propriétaires privés sont aussi en mesure de contribuer de manière significative au développement de notre secteur. Et il n’y a pas que la matière ligneuse qui peut créer de la richesse. D’autres ressources, comme les champignons, peuvent s’intégrer de façon complémentaire dans cette chaîne de valeurs qu’on souhaite la plus diversifiée possible. Cette diversification sera notre assurance pour traverser les périodes difficiles.


L’OIFQ mobilisé pour une saine pratique professionnelle
En parlant de difficulté, la situation actuelle n’est pas facile pour l’ingénieur forestier, peu importe l’organisation pour laquelle il œuvre. Les ressources sont limitées et les attentes toujours plus grandes. L’adoption de nouveaux outils peut faciliter le travail, mais cela a ses limites. L’ingénieur forestier doit constamment se rappeler que la rigueur et le professionnalisme sont de mise. Comme vous le savez, la mission de l’Ordre est de veiller à la protection du public en s’assurant que chaque membre possède les compétences nécessaires et agit de façon irréprochable. Mais elle ne s’arrête pas là. Lorsque j’ai pris la décision de me présenter comme président, j’avais et j’ai toujours la conviction que l’Ordre est également là pour que l’environnement de travail permette cette pratique de qualité. J’entends trop souvent des membres se plaindre du peu de moyens dont ils disposent pour exercer pleinement leur profession : des milliers d’hectares à prescrire annuellement, des données d’inventaire qui ne sont pas pleinement utilisées, des délais et échéanciers serrés, une possibilité forestière qu’on ne retrouve pas sur le terrain, des rapports annuels d’intervention qui ne reflètent pas les faits, des ingénieurs forestiers qui ne vont plus suffisamment sur le terrain et j’en passe. J’ai décidé de m’attaquer à cette question. Avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, nous avons mis sur pied une table de travail qui se réunira pour discuter des problèmes réels auxquels vous êtes confrontés. Je m’attends à ce que des solutions concrètes soient développées et mises en œuvre au cours des deux prochaines années. Pour m’appuyer, toute l’équipe de professionnels du siège social sera mise à contribution afin de documenter ces problèmes et d’examiner les options possibles. Je vous invite à participer à cette démarche. J’irais même plus loin, je crois qu’il est de votre devoir d’y participer en nous rapportant les situations problématiques, mais aussi les expériences positives. C’est ensemble que nous ferons avancer la profession pour le bien de tous.


Participation en baisse, une formule à revoir?
Malgré la qualité de l’événement, l’extraordinaire température et le cadre enchanteur du site de l’Auberge du Lac-à-l’Eau-Claire, force est de constater qu’il devient de plus en plus difficile de mobiliser et de rassembler les membres de l’Ordre pour cet événement annuel. Le Conseil d’administration a donc résolu d’étudier la formule du congrès dans le but de l’ajuster à l’évolution du contexte. Durant l’année, de nombreuses activités sont proposées à nos membres. De plus, l’environnement économique crée de l’incertitude et rend la participation moins accessible. Nous devons donc nous questionner afin de proposer un événement qui répond aux besoins et aux attentes des professionnels de la forêt. Vos idées à ce sujet pourront certainement nous aider dans notre réflexion.