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Je suis très honoré de la confiance que les ingénieurs forestiers du Québec m’accordent et c’est avec enthousiasme que j’entreprendrai, en avril prochain, un second mandat de trois ans à la présidence de l’Ordre.

Un petit regard en arrière pour mieux planifier le futur

Trois années déjà et beaucoup de chemin parcouru grâce au travail soutenu de la permanence de l’Ordre, de l’implication des membres du Conseil d’administration et de nombreux bénévoles. Je les remercie, car les orientations et actions de l’Ordre sont alignées sur les consensus qui se dégagent de nos travaux.

J’avoue que j’avais de grandes ambitions en 2015 : moderniser la gouvernance de l’Ordre, renforcer notre présence auprès du public et des médias, réduire les délais du processus d’inspection, mettre en place la formation continue obligatoire et jouer un rôle d’acteur incontournable auprès du public et des décideurs qui façonnent nos politiques forestières. J’espérais également que l’ingénieur forestier soit mieux reconnu pour son rôle d’expert des questions forestières.

Nous avons fait de belles avancées à plusieurs égards. Un système d’évaluation des travaux du Conseil d’administration a été instauré pour nous permettre de nous améliorer continuellement et un code d’éthique des administrateurs a été adopté. Des projets de modifications réglementaires sont à l’étude à l’Office des professions du Québec (OPQ) concernant l’inspection professionnelle et la formation continue. Par ailleurs, nous n’avons pas attendu qu’ils soient adoptés et des actions ont été posées : outils de suivi des formations et dossier d’inspection professionnelle sur le Portail des membres, augmentation du nombre de questionnaires d’inspection, sélection des membres inspectés sur la base d’une gestion du risque, embauche d’assistants à l’inspection et à l’admission.

Nous avons également été très actifs dans nos relations avec nos partenaires, particulièrement avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). À la suite d’une rencontre avec le ministre Blanchette en 2017, nous échangeons maintenant sur une base mensuelle avec les autorités du MFFP. Plusieurs sujets sont abordés. Notre principale préoccupation est de discuter des enjeux reliés à la pratique professionnelle dans le cadre de la mise en œuvre du régime forestier, tels la signature professionnelle, l’organisation du travail de planification, les changements en forêt privée, les suivis des travaux sylvicoles et bien d’autres enjeux qui sont soulevés par les membres et que nous considérons d’intérêt.

Ce qui n’était pas sur le radar en 2015 : la réforme du Code des professions.

À mon arrivée à la présidence, la Commission Charbonneau remettait son rapport. Tout le système professionnel a été éclaboussé et mis à mal durant les audiences. Les changements étaient inévitables. Nous avons eu droit à une importante refonte des politiques et orientations de gouvernance et de reddition de compte des ordres. Certains changements font consensus auprès des ordres, d’autres moins. Disons seulement que c’est plus de 60 dispositions réglementaires ou administratives qui devront être revues très prochainement; de quoi occuper la permanence, vous vous en douterez. Nous sommes à élaborer un plan qui nous permettra de passer cette période d’adaptation en mettant en commun des ressources du Conseil interprofessionnel (CIQ) et des autres ordres de façon à optimiser les ressources humaines et financières nécessaires.

Le dossier de l’admission des candidats immigrants à la profession a également occupé une grande part de nos efforts et de ceux de l’ensemble du système professionnel. Bien que nous ayons été très proactifs dans ce dossier, plusieurs modifications au Code des professions y font référence et nous obligent à revoir nos outils d’admission.

La professionnalisation des biologistes : une opportunité à saisir

Les travaux pour professionnaliser les biologistes se sont accélérés en 2016-17 et l’OPQ mène actuellement une consultation auprès de plusieurs ministères. Nous surveillons de près l’évolution de ce dossier qui aura nécessairement des répercussions sur notre profession, puisque nous sommes amenés à œuvrer en collaboration. C’est la raison pour laquelle nous avons entrepris des démarches pour moderniser la Loi sur les ingénieurs forestiers. En nous assurant d’un bon arrimage avec une éventuelle loi sur les biologistes, nous permettrons aux professionnels du milieu forestier de pratiquer dans un cadre bien établi et clair, tout en assurant la responsabilisation et l’imputabilité de tous les professionnels qui œuvrent en milieu forestier.

Qu’y a-t-il sur le radar?

En plus d’assurer la continuité de notre mission de protection du public et d’excellence de la pratique professionnelle par l’admission, l’inspection, la discipline et la formation continue, je souhaite que l’Ordre soit actif sur plusieurs plans.
Nous devrons suivre et commenter la mise en place du plan d’action du MFFP concernant le suivi des travaux sylvicoles. Il s’agit d’un élément crucial de notre pratique professionnelle, car nos actions sylvicoles d’aujourd’hui façonnent la forêt que nous laisserons aux générations de demain.
Nous analyserons et commenterons la stratégie de production de bois nationale dont le dépôt est attendu à la fin de l’année. Cette stratégie devra comprendre des actions concrètes et sa mise en œuvre est un exercice important qui doit nous mener comme professionnel à contribuer à une création de richesse durable à partir de toutes les ressources du milieu forestier. Cette stratégie devra s’arrimer avec les autres stratégies développées par le MFFP dont les stratégies industrielles, de lutte aux changements climatiques, de gestion des perturbations naturelles, de protection et de conservation, et plus globalement la Stratégie d’aménagement forestier durable des forêts (SADF). Les défis d’intégration sont grands et les ingénieurs forestiers doivent être à la hauteur et occuper la place qui leur revient pour en assurer le succès.

Nous continuerons de mener une veille quant aux changements qui se poursuivent dans la mise en œuvre du régime forestier en maintenant nos échanges à la table MFFP-OIFQ, avec le ministre et les autres acteurs du milieu forestier. Nous serons particulièrement alertes quant à la signature de documents et de rapports auxquels des ingénieurs forestiers participent. Un avis est d’ailleurs en préparation à ce sujet.

Nous poursuivrons nos efforts pour moderniser notre loi. Nous devons en profiter pour nous adapter aux attentes et valeurs en changement de la population. Ce sera aussi une opportunité pour mobiliser nos membres autour d’une vision moderne de la pratique professionnelle et de la gestion du milieu forestier.

Des dossiers en forêt privée retiendront également notre attention. Pensons à la loi et aux règlements portant sur les milieux humides et hydriques de même que l’évolution des réglementations municipales sur le contrôle des coupes. Des changements sont à prévoir et l’ingénieur forestier doit être impliqué.

L’accueil des nouveaux membres continuera d’être au cœur de nos préoccupations, du début de leur formation jusqu’à leur admission au tableau. Et les candidats étrangers ou québécois avec parcours atypiques ne seront pas en reste puisqu’un référentiel des compétences encore plus performant sera utilisé pour évaluer leurs dossiers et les guider.

Enfin, nous continuerons de favoriser les échanges entre professionnels de la forêt par la tenue de colloques et de formations diversifiés et d’actualité.
Je suis fier de notre profession et des professionnels qui la pratiquent et la mettent en valeur. J’espère pouvoir continuer d’y contribuer, avec votre appui, au cours de ce 2e mandat.

François Laliberté, ing.f., M.Sc.
Président
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